Depuis la plus haute antiquité, quand un messager apportait une nouvelle, il était accueilli,
nourri et logé pour la nuit. On s'occupait gratuitement de sa monture, s'il n'était pas arrivé en
courant comme Philippidès à Athènes en 490 av. J.-C. évidemment.
Plus tard, il devint coutumier de donner un forme de « pourboire » à celui qui avait été
« mandaté » pour apporter une nouvelle, même si le mot « pourboire » n'est apparu
qu'au 18ème siècle.
Ainsi donc naquit sans doute l'usage de payer pour la réception d'une lettre et non pour son envoi.
Vouloir faire payer pour l'envoi d'une lettre fut alors ressenti comme un manque total de
savoir-vivre : on offensait son destinataire en signifiant implicitement qu'il n'était pas en mesure
de payer pour la réception de son courrier. Noblesse oblige, sans distinction de nationalité.
C'est certainement ce mélange complexe d'intérêt financier et d'amour-propre teinté d'orgueil qui
a rendu aussi difficile l'utilisation des premiers timbres-poste lors de leurs émissions.